Voilà une semaine et demie, le grand frère avait un rendez-vous pour « échographier » le ganglion qui était très enflé… Finalement, il s’est fait hospitaliser… cinq jours… Tout est maintenant revenu à la normale; mardi soir, nous étions de retour à la maison!
Nous avons une petite pensée pour ceux et celles qui se retrouvent trop souvent dans ce lieu avec leurs ti-poux. Nous vous dédions nos niaiseries d’aujourd’hui.
Là, on va écrire des niaiseries, mais on tient à souligner que le personnel était fantastique! On sait, on sait, c’est une vocation très difficile…
Nous voulons vous raconter nos quatre jours ou plutôt nos 100 heures dans un 10′ x 18′.
Dans les 10 premières heures à l’hôpital, on s’assure qu’on ne s’installe pas trop bien dans une salle d’attente… Donc, quand ça fait une heure qu’on attend dans une salle, ils vous appellent et vous changent de salle d’attente…
Ça change le mal de place…
Vingt heures à l’hôpital, pour Co, c’était comme des vacances… Pas de lavage, pas de vaisselle, pas de repas à préparer et juste un bébé. T’étais comme en vacances! T’avais juste à jouer avec le grand frère!
Bienvenue à l’hôtel Honoré-Mercier! Les repas vous seront servis dans la chambre. Vue imprenable sur le toit du 3e étage. Service aux chambres. Thermomètre rectal inclus.
Ce qui est fatigant pour un papa, c’est qu’on dirait que les infirmières d’un certain âge nous jugent…
À un moment donné, je me suis dit : tant qu’à être jugé, je vais leur donner de bonnes raisons… Et j’ai lancé L’opération questions épaisses :
« Y a-tu un quartier où il y a de la prostitution à Saint-Hyacinthe? »
« Y a-tu un bar de danseuses proche? À part le ****** , où les danseuses sont trop vieilles… Elles ont 40 ans! »
« J’peux-tu m’amener de la bière dans la chambre? »
« Y a-tu une place où je peux battre mon enfant dans l’intimité? »
« Pourquoi on peut pas avoir Playboy Channel sur le câble de l’hôpital? »
« Est-ce que ma blonde peut installer sa pole dans la chambre? Elle a le goût de danser… »
Autre question épaisse : « Avez-vous pensé à vous laver les mains? » Sous l’évier, il y avait une vieille affiche qui demandait ça. Et sur le mur, on pouvait lire la version récente : « Lavez-vous les mains ». Intéressant, quand même, le changement de ton en quelques années…
Après une quarantaine d’heures, nous avons décidé de jouer à un jeu : ce que Co et moi faisons, dans ces moments plates, c’est de donner des surnoms aux gens qu’on côtoie. Comme « La Barbie brunette méchante », « Docteur Tetons », « Garde pas propre », « L’amie Val », « Garde Lavez-le donc« , « Infirmière Prends-y sa température, maman, j’vas revenir »…
Y avait aussi madame « Je r’viens de vacances dans le sud, mais ça améliore pas mon humeur ». (Mais c’était peut-être des visites chez Bronzage Moderne Inc. de Saint-Hyacinthe.)
Et comment oublier le concierge père Noël. Grâce à lui, j’ai su que ceux qui ambitionnent de faire le ménage de l’hôpital devront devenir, diplôme à l’appui, des techniciens en salubrité, après des études de six mois. Deux piastres de plus l’heure. Quand même. Et TVA n’était même pas sur les lieux. À un moment donné, le dit concierge m’a spécifié, sans que je ne demande rien : « Inquiétez-vous pas, c’est des produits nettoyants biologiques, y a pas de danger ». OK, c’est bon, fiston va pouvoir lécher les barreaux de son lit et ça va se biodégrader dans son corps en 28 jours!
En passant, Co, je suis biodégradable… Dans le sens de me lécher…
J’ai noté. J’aurais dû me douter qu’en choisissant le verbe lécher, j’aurais droit à un jeu de mots sexuel de ta part…
Et ça doit être parce qu’on est des parents trop permissifs, mais notre fiston se salit en mangeant et,ô scandale, il joue avec sa nourriture : il dépose ses patates pilées dans son verre, termine le repas avec un beau maquillage de sauce tomate, etc. Bref, j’imagine que c’est normal que quelqu’un me dise, à la vue de ce spectacle inhabituel chez les autres enfants : « Il est habitué de même. » Dès notre retour à la maison, je sors la strap à l’heure des repas, promis.
J’ai bien aimé la face de l’infirmière, après l’opération, quand elle a ramené le grand frère dans la chambre et que j’ai dit : « Hé! c’est pas mon fils, ça! »
Puis quand le médecin a commencé à nous laisser entrevoir que le grand frère pourrait, après la quatrième nuit, enfin sortir, ça ressemblait à la fin d’une messe. Il avait pas fini de parler qu’on commençait à mettre nos manteaux et ramasser notre grément!
Les infirmières semblaient insultées quand j’ai bouché la toilette et que j’ai tiré sur la sonnette « Urgent »!
En tout cas, toute cette merde est derrière nous… Oooooh! Quel excellent jeu de mots! On est tellement contents d’en être sortis! Et surtout, le personnel semblait bien content de voir partir Coux…
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